Soixante-dix ans plus tard, le tripartisme refait surface sous un autre genre.
Cette fois, les trois forces qui dominent le paysage politique n’ont aucunement l’intention de gouverner ensemble. Chacune considère les deux autres comme des adversaires avec lesquels aucun accord n’est possible.
Pour autant, aucune de ces trois forces politiques ne peut prétendre à gouverner seule au pouvoir et être majoritaire dans l’esprit des électeurs.
Telle est la principale leçon du premier tour des élections départementales.
Le dimanche 22 mars, les Français ont décidé d’en finir clairement avec l’époque où la politique se pensait sur le mode binaire du droite contre gauche.
Désormais, un troisième acteur pèse presque autant que les deux autres : le Front national qui, pour la première fois lors d’élections locales, traditionnellement les plus difficiles pour lui, a recueilli environ un quart des suffrages exprimés.
La dynamique s’est alors inversée dans un gouvernement actuel de gauche.
Si trois blocs se partagent dorénavant le paysage politique à parts à peu près égales, chacun d’eux ne peut cependant pas tirer les mêmes enseignements du scrutin.